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Saint Paul de la Croix

 

Paul Danei a vécu 81 ans (1694-1775) au cours de ce XVIIIe siècle si fameux pour la grande mutation des mentalités, qui devait se conclure avec la révolution française. Cependant, cette époque ne fut pas aussi «frigide» au plan religieux comme le furent les XVIe et XVIIe siècles. C'est la grande période des missions populaires (des religieux viennent prêcher dans les paroisses sur la demande des évêques), qui suscite en France un st Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716). En Italie trois grandes figures surgissent contemporainement: st Alphonse de Liguori (fondateur des Rédemptoristes), st Léonard de Port Maurice (réformateur franciscain) et enfin st Paul de la croix (fondateur des Passionistes). Trois grands prédicateurs et trois grands directeurs spirituels.

Le père de Paul de la croix est un petit commerçant et sa mère une grande dévote de la Passion du Christ, qu'elle enseigne à ses enfants. A 13 ans, Paul s'inscrit à la confraternité de l'Annonciation de Notre-Dame et devient d'emblée un apôtre auprès des enfants de son âge. En déplacement avec son frère Jean-Baptiste, co-fondateur de la congrégation passioniste, pour les affaires de leur père, en traversant une rivière en crue, ils sont tous deux entraînés par les eaux. «Une Dame aimable et illuminée leur apparaît, les prend par la main et les dépose sains et saufs sur la rive»: ils ne l'oublieront jamais (le premier couvent fondé par les deux frères sera dédié à la présentation de la Vierge Marie au Temple). A 19 ans, à la suite d'une conversation avec son curé, le voilà saisi par une impulsion intérieure qu'il nommera «ma conversion» ; il décide de se consacrer, sous la direction de ce prêtre, à une vie de sainteté sans concession. Paul cherche son chemin, et à 21 ans, un premier appel naît en son âme: «J'eus l'idée de revêtir une tunique de laine brute, de m'en aller nu-pieds et de vivre dans une absolue pauvreté une vie de pénitence. Mais le souci de la maison m'empêcha de suivre cette inspiration». Elle reviendra, sous forme de vision cette fois, au sortir de la messe: «Arrivant dans une rue proche de la maison, je me suis senti élevé vers Dieu et je me suis alors vu revêtu en esprit d'un vêtement noir qui descendait jusqu'au sol, une croix blanche sur la poitrine et, sous la croix, était écrit le nom très saint de Jésus en lettres blanches». En novembre 1720 il est revêtu de cette tunique noire par Mgr Gattinara: c'est le vêtement des pénitents. Un an plus tard Jean-Baptiste revêt le même vêtement et les voilà tous deux ermites sur une presqu'île déserte: le mont Argentario. Ils vont à Rome durant l'année 1727 pour se mettre au service des malades de l'hôpital st Gallican, et sont ordonnés prêtres par la pape. Ils s'en retournent alors à leur solitude du mont Argentario. Ils débutent les missions paroissiales en 1730. Le succès est très grand et ne sera jamais démenti. Ils inaugurent ainsi un genre de vie qui allie la dimension contemplative stricte et les activités apostoliques de prédication. Peu à peu d'autres se joignent à eux. En 1741 le pape Benoît XIV approuve la Règle des Passionistes. Jean-Baptiste meurt en 1765. Paul fonde en 1771 la branche féminine de son institut: les moniales passionistes. Il achève sa vie à Rome et meurt le 18 octobre 1775.

 

 

   

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